Pages

lundi 9 août 2010

Massacres et mutilations d'albinos en Tanzanie et au Burundi

Depuis 2007 en Tanzanie et au Burundi les autorités tentent de mettre un terme à un trafic d'organes et de membres d'albinos  résultant de croyances aux supposés pouvoirs magiques des albinos.


Une anomalie génétique

L'albinisme est une anomalie génétique caractérisée par une absence de pigmentation de la peau, des poils, des cheveux et des yeux. Les albinos  naissent avec une couleur de peau et de cheveux très claire, presque blanche, due à l'absence de la mélanine qui colore la peau, les cheveux et les yeux et protège également la peau des effets néfastes du soleil en filtrant les rayons UV.  Dans des régions fortement ensoleillées comme la Tanzanie ils sont plus exposés aux risques de cancer de la peau et aux brûlures liées à l'exposition au soleil. Ils pâtissent également d'un déficit de la vue. L'albinisme est reconnue par l’Organisation des Nations unies pour la Santé (OMS) comme un handicap.
Le gène qui en est responsable étant récessif un enfant nait albinos parce qu'il hérite ce gène de chacun de ses deux parents. Si dans le monde la proportion d'albinos est de 1 individu sur 20 000, on compte jusqu'à 1 albinos sur 200 en Tanzanie  et 1 sur 16 000 au Burundi.


Les albinos objets de nombreuses superstitions


En Afrique un enfant blanc né de deux parents noirs est un phénomène ayant toujours alimenté de nombreuses croyances bien qu'elles tendent à disparaître de nos jours.  A  l'époque coloniale ces enfants étaient vus comme le fruit d'un adultère de la mère avec un colon européen voire le fantôme d'un blanc. D'un peuple à un autre on les croit dotés de pouvoirs mystiques, immortels, possédés par un démon, portant la chance ou signe d'une malédiction s'abattant sur la famille.

Au Burundi et en Tanzanie des parties de leurs corps sont recherchées pour leurs puissances miraculeuses supposées et certains les emploient en tant que sacrifices humains suivant les conseils des sorciers qui ont contribué à répandre la croyance selon laquelle on en tirerait de la chance en amour, dans les affaires et dans la vie. Ces guérisseurs concoctent des potions élaborées à partir d'un membre, du nez, la langue, les os, les yeux ou les parties génitales qu'ils prescrivent à leurs clients en quête de succès. Ces différentes superstitions ont engendré un marché et sont habilement exploitées par des guérisseurs qui en ont fait leurs fonds de commerce. En Tanzanie des charlatans ont lancé une rumeur selon laquelle le sang des albinos pouvait être utilisé dans les gisements miniers pour rechercher de l'or et leurs membres pouvaient servir à améliorer la pêche de poissons. Que ce soit les hommes d'affaires ou les politiques, nombreux sont ceux qui sont convaincus que les albinos leur apporteront  richesse et succès.

Ces supposés pouvoirs magiques font des albinos des  victimes de crimes rituels.
La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a indiqué dans un rapport en 2009 que le marché des pièces de albinos existe principalement en Tanzanie, où un ensemble complet de parties du corps peuvent se vendre pour 75.000 dollars.

Déclenchement d'une véritable chasse aux albinos

La pauvreté, la superstition et l'appât du gain ont conduit aux massacres et mutilations d'albinos dont cette région est désormais familière. Fin avril 2010 dans la province du Cankuzo dans l'Est du Burundi dix assaillants armés de pistolets et de grenades ont tué une jeune femme, Susanne Vyegura  et son enfant âgé de 5 ans, d'après Kassim Kazungu de l'association des albinos du Burundi et la police locale. Les deux victimes ont eu leurs membres coupés. Les assaillants ont  également arraché les yeux  de l'enfant et coupé les seins de la mère.  Une enquête du parlement burundais a révélé l'existence d'un marché sous-régional lié à l'emploi des membres et des organes d'albinos par des guérisseurs et l'implication des pécheurs et des orpailleurs dans ce commerce illicite. Ce trafic se concentre essentiellement dans les zones reculées bordant le lac Victoria, dans la partie Ouest de la Tanzanie, une des plus pauvres du pays où le taux d’alphabétisation est très bas. 

Des récits d'atrocités d'une barbarie inouïe alimentent depuis quelques années la presse locale et internationale. Entre février et avril 2010 Trois albinos ont été tués en Tanzanie, période pendant laquelle quatre tentatives de meurtres ont été signalées. Ces décès et d'autres attaques récentes en Tanzanie font partie d’une longue liste d’actes de violence contre les albinos. D'après la Fédération Internationale de la Croix-Rouge au moins 10 000 ont été déplacés suite aux attaques contre les albinos depuis fin 2007. On dénombre depuis lors officiellement 57 albinos tués en Tanzanie et 14 au Burundi d'après Vicky Ntetema ancienne correspondante de la BBC en Tanzanie et actuellement membre de l'ONG de défense des droits de l'homme Under The Same Sun (UTSS). Les albinos sont contraints de trouver refuge dans des centres urbains où ils sont plus en sécurité. Au Burundi de nombreux paysans ont été contraints de fuir les villages pour les villes afin d'échapper à ces attaques. Tout ceci a instauré un climat de peur et d'insécurité dans lequel vivent les albinos et qui les oblige à réduire au minimum les sorties, à rester cloitrés chez eux ou à faire preuve d'une vigilance extrême une fois dehors.

D'après l'association des albinos de Tanzanie le prix d'un set complet du corps d'un albinos comprenant les membres, les organes génitaux, les yeux, la langue, les cheveux et le sang est passé de 75 000$ à 200 000$. Un membre à lui seul peut coûter 3 000 dollars. C'est donc un trafic extrêmement lucratif. Bien qu'un faible pourcentage de cet argent revient aux tueurs, les plus pauvres voient dans ce trafic un moyen de se faire facilement de l'argent. A ces prix les gens n'hésitent plus à exhumer des tombes les restes des corps des albinos pour en vendre les parties.

La médiatisation de ces massacres par les ONG comme La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et Under the Same Sun (UTSS) ainsi que leurs combats pour exiger que soient sévèrement punis les auteurs de tels crimes ont poussé les autorités burundaises et tanzaniennes à prendre des mesures drastiques pour éradiquer ce problème. Ces autorités y sont d'autant plus contraintes que cette médiatisation donne de leurs pays une image absolument calamiteuse. A cela il faut ajouter l'initiative d'une victime de cette barbarie Mariamu Stanford à qui les agresseurs ont ôté deux bras lors d'une attaque en 2008 et qui depuis s'est rendu aux Etats-Unis et obtenu qu'un membre du congrès, Gerald Conolly sollicite Barack Obama afin d'accentuer la pression sur les gouvernements burundais et tanzaniens.


Campagnes des instantes gouvernementales et des ONG afin d'enrayer ce cycle d' assassinats

Les gouvernements burundais et tanzaniens ont pris des mesures assez proches visant à assurer la protection des les albinos et en particulier celle des enfants. En Tanzanie les autorités ont instauré le recensement des albinos. La mise en place d'un service policier d'escorte des enfants se rendant à l'école et le recours aux structures comme les internats pour leur donner refuge sont autant de mesures qui ont été prises pour redonner une certaine forme de sérénité aux nombreux parents angoissés. La police a été invitée à intensifier la traque des sorciers employant des restes d'albinos et une campagne nationale de dénonciation anonyme des  auteurs de meurtres d'albinos a été lancée.  Certains enfants ont été équipés de téléphones portables afin de contacter la police le plus rapidement possible en cas d'attaque.

La mesure phare du volet répressif de la batterie de mesures prises par le gouvernement tanzanien est l'instauration de la peine de mort par pendaison des assassins d'albinos. Par cette loi les autorités tanzaniennes ont déclaré la guerre aux trafiquants d'albinos. Le premier ministre tanzanien Mizengo Pinda a fait de l'éradication de ces massacres une cause nationale. Malgré la lenteur de la justice au moins 12 personnes ont déjà été condamnées à la peine capitale depuis 2009, la dernière en date étant celle du mardi 27 juillet 2010  d'un homme de 50 ans pour l'assassinat et la mutilation d'une fillette albinos en 2008.  Plus de 27 autres cas sont encore en cours d'investigation par la justice tanzanienne.

Mizengo Pinda a décidé de faire du 4 mai une journée nationale de commémoration en souvenir des hommes et  des femmes albinos victimes de la barbarie de ceux qui guidés par la superstition ont attenté à leurs vies. Une journée pendant laquelle chaque Tanzanien est invité à réfléchir sur le chemin encore à accomplir pour éradiquer ces horribles meurtres. A cette occasion le gouvernement tout comme le peuple tanzanien doivent renouveler leurs engagements à garantir à tous les albinos du pays le droit à une vie sans peur. En janvier 2009 le premier ministre tanzanien  avait également pris la décision unilatérale de révoquer toutes les licences des guérisseurs du pays à cause de leurs responsabilités dans les sacrifices d'albinos. Une décision critiquée par l'association des guérisseurs traditionnels qui a fustigé l'amalgame fait entre les guérisseurs qui offrent leurs services à 30% de la population du pays et les responsables du trafic d'albinos.

En 2008 le président tanzanien Jakaya Kikwete a chargé la députée Shaymaa Kwegyir,elle-même albinos de mener des campagnes de sensibilisation. Cette dernière  préside aussi une commission d’enquête sur les responsables des tueries d'albinos en Tanzanie. Depuis, Shaymaa Kwegyr sillonne le pays pour combattre les croyances profondément ancrées dans la conscience populaire et faire évoluer les mentalités en faveur d'une meilleure insertion des albinos dans la société. Ce travail de sensibilisation et d'éducation de la population entrepris par la députée est également engagé par le tissu associatif local et les ONG comme Under The Same Sun installée dans la capitale Dar Es Salem.

Des programmes éducatifs mais aussi une assistance médicale aux albinos


Les ONG comme la FICR, UTSS et les associations locales d'aide aux albinos jouent un rôle essentiel dans la diminution constatée du nombre d'homicides dont sont victimes les albinos et leurs familles. Ces organismes servent de sentinelles en alertant les autorités sur les évolutions des exactions à l'encontre des albinos et en militant pour que les auteurs répondent de leurs actes devant le système judiciaire. Cela se traduit notamment par le suivi des enquêtes policières et des dossiers aux mains des justices tanzanienne et burundaise. Parce que pour beaucoup les superstitions et l'emprise des guérisseurs sur la société tanzanienne et burundaise ne peuvent seules expliquer toutes ces affreux crimes, la lutte contre l'ignorance et la pauvreté de la population est aussi devenue un moyen de s'attaquer à ce problème. A cause de cela une meilleure éducation des populations locales est un autre impératif pris à cœur par ces organismes.

Ainsi des associations d'aide aux albinos essayent de mettre en œuvre des programmes éducatifs pour la population, des programmes d'entraînement du personnel de santé ou encore des stages pour les enseignants et les parents pour les sensibiliser sur la nécessité d'aider les enfants albinos à se protéger du soleil à travers le port de lunettes, de chapeaux  ou de vêtements à manches longues. Des documentaires sur le sort des albinos sont également diffusés au public. Face aux risques de cancers de la peau dus à l'exposition au soleil dans cette région fortement ensoleillée, des lotions de protection de la peau, des lunettes et des chapeaux sont régulièrement fournis à cette population.  Une aide médicale aux albinos victimes des attaques est également fournie par ces organismes à ces familles majoritairement pauvres dont les bourses ne peuvent supporter le coût des soins médicaux  et des moyens de protections pourtant indispensables.

Les sévères mesures prises par les autorités burundaises et tanzaniennes associées à l'action des ONG et des associations d'aide aux albinos ont contribué à diminuer les assassinats et les mutilations qui ont pris de l'ampleur ces 3 dernières années. Ces mesures se heurtent cependant aux croyances et superstition profondément ancrées dont ces sociétés ne pourront rapidement se débarrasser. Un autre obstacle de taille est la pauvreté des populations locales qui poussent les personnes qui malgré tout continuent de perpétrer ces attaques contre les albinos, à mutiler leurs victimes sans leur ôter la vie afin de s'épargner la peine de mort en cas d'arrestation. Dans un pays extrêmement croyant, l'indéniable emprise sur toutes les couches de la société de ceux-là même qui élaborent des potions et autres gris-gris à base de restes d'albinos montrent aux autorités et associations qui luttent pour mettre fin à ces atrocités que les guérisseurs ne peuvent être écartés du panel de solutions qui résoudront ce fléau.

Pour aller plus loin :

 http://albinos-in-tanzania.blogspot.com   (En anglais. Blog reprenant des articles de la presse tanzanienne et contenant des récits détaillés du calvaire des victimes)

NomeFam

samedi 7 août 2010

La tentation d’une lecture socio-ethnique des performances sportives en France

Les 18 médailles remportées par l’équipe de France d’athlétisme et la victoire de l’équipe de France de football des moins de 19 ans vont peut-être donner du fil à retordre à tous ceux qui à l’occasion de la coupe du monde de football ont cru trouver dans les origines sociales et ethniques des joueurs les causes du mal-être de cette équipe et de ses contre-performances.



On ne se plaindra pas de voir l’équipe de France d’athlétisme ramener autant de médailles, 18 au total. On ne se plaindra pas non plus de voir l’équipe de France de football de moins de 19 ans sacrée championne d’Europe. C’est même avec un certain soulagement qu’on a entendu ces derniers temps des journalistes et consultants sportifs se contenter de commenter les exploits des athlètes, se contenter de nous parler de sport et non de morale et nous épargner leurs élucubrations sur les  hautes valeurs du patriotisme à travers l’amour du maillot. On avait un peu oublié les commentaires purement sportifs tant la calamiteuse campagne de l’équipe de France de football en Afrique du sud avait donné lieu à des excès en tout genre de la part de ceux qui étaient invités à s’exprimer sur ces évènements.


Les déboires de l’équipe de France forcément à l’image de la société française

Aussi désarçonnante que puisse être l’image de footballeurs multimillionnaires faisant grève par solidarité envers un des leurs injustement exclus à leurs yeux, il est difficile de comprendre les excès dans les commentaires de ces évènements qui ont émané du monde politique, des journalistes et des sportifs de haut niveau. Pour les politiques et les intellectuels dont l’habileté à s’exprimer sur tous les sujets n’étonnent plus personne, les causes de la débâcle de cette équipe de France-là ne pouvaient que relever de l’extra sportif. D’augustes personnages nous expliquaient alors que l’esprit des cités s’était emparé de la cité ou qu’on avait à affaire à une génération de racailles forcément représentative d’une France décadente. La ministre des sports, après avoir « pleuré » avec les joueurs en Afrique du Sud nous décrivit des caïds immatures se comportant en chefs de bandes. Du côté de l’extrême droite on parla tout simplement de l’apartheid dont étaient victimes certains joueurs de l’équipe en Afrique du Sud. Cela pourrait prêter à sourire si les journalistes sevrés d’informations par une équipe de France bunkérisée par son sélectionneur ne s’étaient mis en tête de fabriquer eux-mêmes de l’information et d’alimenter en fantasmes tous ceux qui rêvaient d’en découdre avec une certaine France. Les journalistes dans cette cabale allaient trouver dans la réserve naturelle et l’humilité de Yohan Gourcuff un allier de poids. On en fit très vite le symbole d’une France menacée dans son identité. Gourcuff souffre-douleur de Ribery et Anelka les caïds convertis à l’islam, Gourcuff jalousé pour sa maîtrise de la langue française, Gourcuff mis à l’écart pour sa beauté et son côté « gendre idéal », pour ses origines bretonnes, pour le milieu sociale dont il est issu. Gourcuff évincé de l’équipe-type sur ordre de Zidane, Gourcuff éseulé dans le groupe et à qui ne daignent parler que d’autres Français de souche comme Toulalan et Lloris etc. Ce modeste joueur cristallisait à lui seul les délires de ceux qui voulaient voir en cette équipe le symbole des dangers du communautarisme et de l’islamisation de la société française.  On aurait pu attendre des consultants et anciens sportifs aux côtés desquels travaillent les journalistes qu’ils ramènent tous ces discours au plan strictement sportif. Or c’est d’eux que sont venus les pires inepties les plus moralisantes. Pire encore certains comme Vikash Dorasoo ont sciemment alimenté cette déferlante xénophobe en parlant de buffets halal de rigueur en équipe de France. En cela tous ces sportifs donnaient l’impression que leurs titres leur conféraient la légitimité de critiquer à outrance en s’exemptant de toute réflexion préalable sur le poids et la portée de leurs propos. Le plus sévère d’entre eux est sans doute LilianThuram qui depuis qu’il a pris sa retraite sportive ne parle plus que droits de l’homme, morale ou politique exige à présent l’exclusion à vie de Patrice Evra le capitaine de cette équipe-là. Thuram membre du conseil fédéral de la fédération française de football propose, pour se laver de tout soupçon communautaire une sanction que même les pires détracteurs de ces joueurs n’ont osé réclamer : c’est une espèce de racisme à l’envers. De l’ancien judoka devenu député UMP David Douillet au champion de France de cyclisme Thomas Voeckler en passant par le rugbyman Sebastien Chabal tous rivalisèrent d’indignation et y allèrent de leur petit couplet sur l’amour et la fierté du maillot bleu-blanc-rouge sali par d’indignes footballeurs.

Les centres de formations redorent le blason du football français à  Caen

La victoire de l’équipe de France de football des moins de 19 ans la semaine dernière à Caen a remis à l’honneur le travail des centres de formations de football. On y redécouvrait alors que de jeunes de diverses origines ethniques, sociales, géographiques parvenaient encore à jouer ensemble et à ramener des trophées à la fédération française de football. On y a revu des garçons pratiquant tout comme leurs aînés à leurs places il y a quelques années, ce jeu collectif  typique des centres de formation français. On y a revu des jeunes hommes disciplinés avec un encadrement compétents contrairement à ce que laissaient entendre les pseudos experts qui il y a peu expliquaient que la formation du football français était à revoir. On se demande donc où est passé cet esprit de racaille qui aurait envahi le pays il y a quelques semaines. On nous expliquait pourtant il y a quelques jours qu’il fallait d’urgence réformer le système des centres de formations français, qu’il fallait revoir l’éducation de ces joueurs et intégrer la formation à la citoyenneté dans leur cursus de footballeurs tant l’honneur au maillot semblait à des années lumières de l’esprit de leurs aînés. On avait l’impression que rien de bons n’avait jusqu’alors été fait pour former des joueurs capables d’avoir une tenue décente dans une compétition internationale et de mouiller le maillot comme on le dit si bien dans le milieu du football. Que le football français traversait une crise existentielle dont il ne se remettrait que difficilement. Les instances dirigeantes du football français semblaient par de ténébreux calculs accréditer ces thèses comme si elles y trouvaient un moyen de s’exonérer de leurs responsabilités quant au maintien d’un sélectionneur décrié pour son incompétence notoire. La performance de cette équipe de football nous montre à quel point ceux qui se targuent d’une expertise dans le football et saturent les médias de leurs analyses hasardeuses s’égarent dès lors qu’ils laissent le contexte politique influencer le jugement qu’ils portent des prestations sportives.

Une pluie de médailles aux championnats d’Europe d’athlétisme fait ressurgir le fantôme d’une France Black-Blanc-Beur

Sous l’impulsion du directeur technique national Ghani Yalouz, l’équipe de France d’athlétisme a remporté 18 médailles battant ainsi un record de 60 ans. Cette prouesse est à la fois individuelle et collective bien que les médias ne veuillent retenir qu’un nom celui de Christophe Lemaître. La performance extraordinaire de Christophe Lemaître qui est devenu le premier athlète non descendant du continent africain à descendre sous la barre de 10s au 100m ainsi que ses 3 médailles pendant ces championnats d’Europe en ont fait la coqueluche des médias en quelques jours. Le jeune âge de l’athlète à peine sorti de l’adolescence (20 ans) et la nature de ses victoires laissent entrevoir une énorme marge de progression. L’humilité dont il fait preuve actuellement et sa lucidité sur ses performances comparées à la concurrence caribéenne et américaine lui seront sans doute d’un grand secours face à  tous ceux qui dans les médias veulent lui coller l’étiquette de sprinteur blanc qu’il refuse. Car certains n’en ont pas fini d’apposer une grille de lecture ethnique et sociale aux  performances sportives et c’est même devenu ces derniers temps un sport national auxquels on s’adonne sans mal. Christophe  Lemaître fait déjà preuve d’une grande maturité en se limitant strictement à ses exploits sportifs et évitant le terrain dangereux sur lequel certains ont hâte de l’y entraîner en faisant de lui le symbole d’inavouables fantasmes. Cette maturité-là il en aura besoin pour déjouer les pièges de ceux qui oublient que le sprint est aussi une discipline collective à travers ses épreuves de relais et voudraient dans cette équipe de France d’athlétisme opposer le sprinteur blanc aux autres athlètes d’origines ethniques non identifiées. Alors bien avant que les médias recommencent à nous parler de France qui gagne et de France  Black-Blanc-Beur, ce concept fumeux qu’on ressort aussitôt qu’une équipe de France gagne et qui se transforme en Black-Beur voire Black-Black-Black quand arrive la défaite, profitons-en pour simplement rendre hommage à l’ensemble des athlètes qui ont réalisé cet exploit historique.

Christophe Lemaitre: champion d’Europe du 100m, du 200m et du relais 4x100m
Martial Mbandjock : champion d’Europe du relais 4x100 m, médaille de bronze du 100m et d’argent au 200m.
Myriam Soumaré : championne d’Europe du 200m, médaille de bronze au 100m et d’argent au relais 4x100m,
Christophe Lemaitre Jimmy Vicaut, Pierre-Alexis Pessonneaux et Martial Mbandjock : Champion d’Europe  du relais  4x100m
Renaud Lavillenie : champion d’Europe de la perche.
Yoann Diniz : champion d’Europe du 50 km marche.
Romain Barras : champion d’Europe du décathlon.
Mahiédine Mekhissi : champion d’Europe du 3000m steeple
Bob Tahri :  médaille d’argent au 3000m steeple
Garfield Darien : médaille d’argent au 110m
Kafétien Gomis : médaille d’argent au saut en longueur
Hind Dehiba : médaille d’argent au 1.500m
Véronique Mang : médaille d’argent au 100m
Myriam Soumaré, Véronique Mang, Lina Jacques-Sébastien, Christine Arron : médaille d’argent au relais 4x100m.
Teddy Tamgho : médaille de bronze au triple saut

NomeFam

mercredi 4 août 2010

L’Anti-France pas à la fête à l’apéro Saucisson Pinard de Toulon

Le vendredi 16 juillet 2010 à Toulon dans le Var avait lieu le premier Apéro Saucisson Pinard de France organisé par le Front National pendant lequel un orateur frontiste s'en est pris aux ennemis supposés de la France: l'Anti-France


Le vendredi 16 juillet 2010 à Toulon dans le Var a lieu le premier Apéro Saucisson Pinard non interdit de France. Cette manifestation organisée par la section varoise du Front National se déroule sur le « carré du port » de Toulon tout autour de la statue du «Génie De La Navigation » plus connue sous le nom de  « statue cul-vers-ville » en raison de son postérieur tourné vers la ville. Réinstallée à cette place par  référendum en 1995 par le maire frontiste d’alors, la statue qui domine le port de Toulon du haut de ses  3,40 m a une forte charge symbolique pour tous les patriotes venus à cette occasion dénoncer « L’Anti-France » en disant NON à l’abandon des traditions, de la culture et du terroir etc.

L’Anti-France a ses artistes : la rappeuse DIAM’S en est l’illustre symbole

Contrairement aux apéros parisiens du même genre qui furent interdits, l’apéro saucisson toulonnais n’a pas fait grand bruit avant son organisation, ce qui explique sans doute l’absence de polémique à son sujet. La manifestation en elle-même ne comptait qu’une vingtaine de sympathisants du Front National qui ont eu l’habileté de l’organiser dans un lieu à très forte fréquentation touristique. Tout le long de ce quai du port, faisant face aux bateaux de plaisance et aux navettes à destination des principaux lieux touristiques de ce secteur, se trouvent de nombreux restaurants, cafés et boutiques de souvenirs qui ont concouru  à donner l’illusion d’une manifestation à forte affluence en attirant de nombreux badauds de tous âges amusés d’assister à un apéro saucisson.

Organisé par le FN, le ton de l’apéro fut éminemment politique et sans complaisance envers tous ceux qui ne partagent pas l’idéal frontiste désignés sous le vocable Anti-France, concept fourre-tout servant aux yeux des patriotes d’étendard aux ennemis de la France. La première à en subir les foudres est la rappeuse DIAM’S qui la veille était invitée à se produire au festival de SALLIES-PONT et dont le Front National avait en vain essayé de compromettre la venue. Cette dernière fut soutenue par le maire de la ville et en profita lors de son concert pour inviter à combattre le Front National, une « leçon » qui lui a valu une réponse musclée de l’orateur frontiste. DIAM’S convertie à l’Islam et portant le voile sur scène, est accusée par ce dernier d’être une pseudo chanteuse dénuée de tout sens artistique et qui n’a de cesse de  vomir sa haine de la France et des Français. L’orateur lui reproche également son association au projet Maghreb United du rappeur RIM’K qui regroupe les artistes des scènes RAP et RAÏ de la France et du Maghreb et dont il fustige au passage les codes vestimentaires.

L’Anti-France c’est l’establishment dénoncé depuis des décennies par le leader frontiste

Les pseudos artistes de l’Anti-France invités à se produire dans de nombreux festivals comme celui de SALLIES-PONT ne sauraient galvauder aussi impunément l’héritage spirituel et culturel de la France s’ils ne bénéficiaient de soutiens à tous les échelons du pouvoir. En tout premier lieu le maire de SALLIES-PONT qui n’a pas daigné obéir à l’ordre des patriotes et est même allé jusqu’à dénoncer leur ingérence en prend pour son grade. L’orateur frontiste lui rappelle ses manigances pour gagner la mairie, s’étonne qu’il ait oublié le score du FN dans sa ville aux dernières régionales et l’accuse d’aller à l’encontre de ses administrés dont 70% seraient en faveur de l’action du Front National « selon un sondage local »…

L’attitude ambiguë du préfet qui n’a officiellement pas autorisé l’apéro saucisson en prétextant n’avoir jamais reçu la déclaration de manifestation qui lui a été envoyé en recommandé est accusé de mentir. Ce cafouillage devant sans doute profiter à l’Anti-France.
Dans ce réquisitoire contre les vecteurs de l’Anti-France les députés UMP accusés de passivité et de complaisance ne sont pas non plus épargnés. Les ligues de vertu antiracistes qui au nom des droits de l’homme osent régulièrement s’attaquer en justice au Front National sont également stigmatisées. L’accusateur frontiste fustige leur silence voire même une certaine complicité avec les pseudos artistes plein de haine de l’Anti-France. Les syndicats d’extrême gauche et le PS sont eux aussi égratignés au passage et placés d’office dans le camp de l’Anti-France.

L’Anti-France a ses mercenaires : les nervis de l’Anti-France à mettre dehors !

Face à la haine et au racisme qui frappe la France et les Français, le FN seul parti en phase avec le peuple organise la résistance en fédérant les patriotes contre l’Anti-France. Cette dernière, non contente de disposer d’appuis à tous les échelons du pouvoir, dispose d’hommes de main en charge des basses besognes d’inversion des valeurs du pays, de sabotage de son héritage culturel et d’islamisation de sa société. Cette islamisation se manifesterait par la construction de mosquées cathédrales, l’interdiction du porc dans les cantines des écoles publiques et de l’accès aux piscines municipales. Le portrait dressé aux nervis de l’Anti-France accusés d’insulter la France, de brûler son drapeau et d’adresser ses citoyens contribue à créer cette ambiance de peur permanente sans laquelle ne peut se propager des idées de cette nature. Ce tableau apocalyptique d’une France menacée de l’intérieur par d’ennemis puissants pourrait prêter à sourire si de telles paroles n’étaient pas tenues dans une ville et une région où l’électeur se montre très sensible à ces propos extrémistes. Dans ce contexte la statue du Génie Navigateur pointant du doigt l’horizon semble très bien accompagner ce discours nationaliste  en désignant la seule solution conforme aux idéaux frontistes qui serait de mettre ces gens dehors et si possible en suivant la direction indiquée par la statue : le Maghreb  !

Ce rassemblant a tout autant agacé que fait rire de nombreux passants venus assister à cette première française. La vision manichéenne d’une société française composée d’une part de l’Anti-France et d’autre part par des Français subissant haine, racisme et perte d’identité sous les coups de boutoir de l’Anti-France a quelque chose de risible, tout comme le caractère incongru de cet apéro saucisson au milieux des vacanciers. Mais à vrai dire on ne rit pas bien longtemps face à de tels amalgames, face à cette stigmatisation de populations entières en raison de leur appartenance religieuse et leurs origines maghrébines. On ne peut accuser les sympathisants FN de ne pas aimer la France et de la défendre comme ils l’entendent en usant de l’arsenal législatif qu’offre la république française. Par contre on peut regretter de les voir se vautrer dans cette posture victimaire en accusant de haine et de racisme des hommes et des femmes qui au quotidien en sont réellement victimes. Se prétendre le défenseur de la culture française c’est feindre d’ignorer que cette culture est multiple, aussi diverse que les peuples qui composent la nation française.


NomeFam